jeudi 30 novembre 2017

Me diras-tu ton secret ?

Trace la fleur, la feuille, la tige
Comme ils croissent du sol.
Tâte la motte, goûte le suc,
Embrasse la fleur.
Miel et coeur sont un,
Si toi, tu es plein d'amour.
Aux vivants, quand ils sont remplis de haine
Ta timide esquisse ne peut rien donner,
Mais aux défunts, elle apporte une consolation céleste.
Eux teintent ton âme
Des couleurs de l'aurore, et toi-même

Tu t'approches des anges bons.
Albert Steffen



  
    
 
 

lundi 20 novembre 2017

Il est des visages qui surgissent d'autres vies ...


Il est des visages qui surgissent d'autres vies ...
Regards à la fois connus et inconnus, enfouis là dans nos mémoires secrètes ...
Qui me dira les lieues et éons parcourus ...


Pour ne pas sombrer, me tenir là, en compagnie de John william waterhouse face à l'océan ...
Where is my body ?
Where is my soul mate ?
Where is my vessel ?



Plonger au creux des bois de proue et y déceler le divin ...
Vierge fossilisée aux vagues d'éthérique ...


Et illusionner au dessein des peaux une feuille aquatique ...
La peau n'étant plus la peau mais cette enveloppe de papier vivant qui m'est passage délicat ...


Et pourtant ces êtres du passé vivent en nous, au fond de nos penchants, dans le battement de notre sang : ils pèsent sur notre destin : ils sont ce geste qui ainsi remonte de la profondeur du temps."
Rainer Maria Rilke 




lundi 13 novembre 2017

Il est aux parois des ondes , des missives qui sommeillent ...

Le repos au sein de cathédrale donne aux songes le tournis
Les dalles la nuit prennent des allures de banquise
Aurores boréales à la dormance des vitraux
A la croisée des pages blanches se déploie la mélancolie des cils
Espérance aux ailes des anges
Pluie de flocons à se perdre en duvets nomades
Danse, danse, danse
L’oubli se serre aux serres des respirations entravées
Inspirations, aspirations
L’expiration viendra bien en son temps
Alors là, le cœur en apnée, je me suis mise à écouter
Je me suis mise à écouter les draps nuit
Les draps désertés, la nuit sont traîne aux solitaires
Et ils traînent les pieds, aspirant l’ascension
Pour monter là, haut, plus haut encore
Pour rejoindre les tours de guet,
Il faudrait des coeurs purs
Les ailes de l’Amour, la nuit errent en points d’interrogation
Ce qu’il y a de bien, aux dentelles des piliers
C’est que le chant résonne en éternité
La mer d’ailleurs ne s’y est pas trompée
Elle y trouve, au secret des jours qui dorment, un lit de hasard
La mer, la nuit inverse l’ordonnance des vitraux
Elle n’a cure de vos morales et de vos bienveillances
Elle se rit des ans et des logiques apprises
Connaît et ose les lits défaits
Elle froisse les draps et se pare d’audace
Emballe les mélopées de chants inassouvis
L’écarlate du carmin touche la pointe des seins
Le souffle court se prend des allures indigo
La sueur au corps dévore la splendeur des ors
Ennoblir la palette et oser cette finitude
L’espérance la nuit a des allures d’enfant
D’enfant-lyre qui pleure et rit tout à la fois
Ecoute, écoute, écoute
Les violons la nuit pleurent au sein de cathédrale
On s’aimera ce printemps à la blancheur d’une aube vierge
Aux semences anoblies d’une terre qui s’éveille
Nous rejoindrons alors cet ailleurs de peaux en transhumance
La marée, la nuit anticipe le temps
Clepsydre salé aux sources en convalescence, elle fait et défait les songes
Crie Crie Crie
Les cris de l’Amour sont odes aux oreilles des saints de pierre
Les amants seuls la nuit entendent les palpitations de gisants
Soupirs de Trônes au règne des Hiérarchies
Les bateaux tanguent la nuit aux bras des cathédrales
A la croupe des écumes, ils dansent les roses évaporées
Ils se drapent d’éther et s’enivrent de parfum
Les anges la nuit ont des allures pétales
Les peuples se font et se défont
Au Verbe d’Archanges
Et ils volent, ils volent haut aux étendards de la Liberté
La cathédrale la nuit est asile aux errants
Elle berce dans ses bras les âmes en requiem
Le fol danse en solo aux parois des mémoires
Il retourne les plages et décoiffe les écrits
Sous les pavés, le sable
Alors il organise chaque grain et se surprend à compter
Les comptes, la nuit n’ont plus de mesure
Ils deviennent couleurs d’orgue aux doigts des esseulés
J’errerai cette nuit au souffle de cathédrale
Vers les voix de la nuit
A la fissure des arbres muets .
Pour oser le chant, il faut dépoussiérer les oiseaux empaillés
Souffler en leurs becs un souffle diamanté
Tisser aux plumes dépareillées une envergure de voiles
Je tirerai les fils de mon ventre endormi
J’offrirai aux madones le cri de l’interdit
J’irai à toi tout entière
Dans l’envers du décor
Psaumes inversés au lit de cathédrale
Mais il est tôt encore
Je dormirai dans l'entre - deux aux nids de pierres
Demain, demain peut-être
Je libèrerai la source aux doigts d’un printemps qui s’éveille




dimanche 12 novembre 2017

Je suis née d'un silence ...

Je suis née d’un silence
entre la mer et l’olivier
Le mystère d’une étoile errante
me protège de moi-même
Je suis née d’un silence
entre la mer et l’olivier
Du rythme des vagues
et de l’enfance de la lumière.

Amina Said


" Ô Mer par qui les yeux des femmes sont plus gris, douceur et souffle plus que mer, douceur et songe plus que souffle, et faveur à nos tempes de si loin menée, il est dans la continuité des choses à venir "
Saint-John Perse


Et voyager à l'ombre des certitudes pour oser enfin ...



samedi 11 novembre 2017

Ouvrir la page ...

Ouvrir la page et ne trop savoir qu'y écrire ...
Ouvrir la page comme on ouvre un livre à fleur de peau, à fleur de sang, à fleur d'os ...
Déplier doucement les signes d'une convalescence en cours et rire ...
Rire de ce côté souffreteux qui revient au galop ...
Rire et comme une pirouette bienvenue me rire de moi ...
Alléger la page ...
Laisser s'envoler mots et signes ...
Et rire ...
Rire encore ...
De ce rire discret, intérieur qui dépoussière ...
...


mercredi 1 novembre 2017

Temps de Michaël ...


" Ô Homme
Tu as mis le fer au service de tes intérêts terrestres
Tu le forges à ton service

Tu fais apparaître sa valeur matérielle
Dans nombre de tes oeuvres
Mais il ne t'apportera le salut
Que lorsqu'à toi se révèlera
La haute puissance de l'esprit qui l'habite "
Rudolf Steiner

"... Nous voyons s'accomplir , spécialement à l'approche de l'automne, en particulier à partir du système nerveux - qui pénètre partout dans le corps humain - et en direction du cerveau , un puissant rayonnement de souffre. A l'approche de l'automne, l'homme entier apparaît comme une sorte de fantôme brillant d'une lumière sulfurescente.
Mais dans cette atmosphère sulfurescente jaune bleuâtre rayonnent les essaims de météores présents dans la vie du sang. Ils constituent le second fantôme. Tandis que le premier, celui du souffre, a l'aspect de nuages s'élevant des parties inférieures de l'homme vers la tête, les formations ferrugineuses rayonnent de la tête, se déversant comme des essaims de météores dans la vie du sang.
Tel est l'être humain aux approches de la Saint-Michel.
Et il faut que l'homme apprenne à se servir dans sa conscience de la force des météorites présents dans son sang. Il faut qu'il apprenne à célébrer la fête de la Saint-Michel en faisant de cette fête celle qui le délivre de l'angoisse et lui apprend l'impavidité, une fête de l'initiative et de la force intérieure, une fête de la conscience de soi dénuée d'égoïsme, et qui se souvient."
Extrait de Quatre imaginations cosmiques , Rudolf Steiner

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Comment trouver une liberté de création tout en étant en lien avec ces différents cycles de l'année ?
Telle est ma quête ...
Ci et la se vivent ces bribes de lectures, digérées et revivifiées au sein des nuits et des jours ...
Solitaire que ce chemin , d'introspection et de dilatation ...
Aller ...
Humblement ...