Noir quart d’heure aux lustres des équinoxes
Je suis allée vos méandres et vos noirceurs
Le prince était revêtu de haillons
Etoffes grossières au panthéon des Rois
J’ai revisité vos palais
Me suis égarée aux catacombes
Ai glissé à vos bras en retraits
Et me suis redressée au sein des incarnations
Juste garder le cap
Cap d’âme au Minuit des mondes
Garder le cap et tanguer
Tanguer encore à vos coups de bourrasque …
Jusqu’à danser
Se redresser, ramper, plonger, esquiver, s’engager …
Danser, danser encore …
Danser aux carrefours des destins
Danser en Charentes
Râper le tabac et danser encore
Danser les maux et les mots
Farandole endiablée à l’enchanteresse
Libérer le femme sauvage
Ôter toute chaussure, fût-elle de Cendrillon
Et danser
Danser pieds nus en épousailles de terre
Frémir à l’humide de la pluie qui tombe
Vous ai-je dit que les grenouilles aiment la pluie ?
Je suis allée au Marché aux Puces
Ai glâné la poésie des bijoux à venir
La création commence en amont
Reconnaissance de matières , de teintes, de pouvoir guérisseur,
d’ héritage de volatiles, de coques d’océans échouées à terre …
La rencontre commence en amont …
Dans le moindre rêve
La moindre odeur
Voiles levées au vent des sous- venir
Ecouter chaque objet, chaque vécu, le moindre passage, le moindre questionnement, la moindre souffrance -
Souffrance , le moindre rire …
Ecouter le silence des cœurs et créer
Laisser émerger peu à peu la matérialisation d’un rêve
poétique …
Chaque bijou
A l’instar d’ une estampe
Songe révélé
A l’instar d’ une esquisse
Rêves assoupis
A l’instar d’une mémoire évanouie
Réserves aux œuvres manifestées
Mémoire de traces
épuisées, discrètes, hésitantes, effacées
Chaque bijou
A l’instar d’un paysage poétique
A l’instar de guérisons discrètes
A l’instar de pouvoir retrouvé
Donner la voix aux intentions revigorées, visibles,
affirmées, debout
Chaque bijou
A l’intar des Passeurs de mémoire
A l’instar des Passages du seuil
A l’instar des flots traversés
Vous ai-je dit que les grenouilles aiment la pluie ?
Que les muses s’époumonent à se taire ?
Que la femme se redresse ?
Au cou …
Un bijou …
Au cou …
Un bijou …
Au cou, aux bras, aux poignets, aux hanches , aux ventres
rebondis, aux cuisses, aux chevilles , dans les cheveux, au secret des
entrailles, en suspension des corps, en points de suspension …
Un bijou pour tout atour…
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C'est tellement beau ma Kaïkan
oui, tellement beau ... merci.
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"La très-chère était nue, et, connaissant mon coeur,
Elle n'avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont le riche attirail lui donnait l'air vainqueur
Qu'ont dans leurs jours heureux les esclaves des Maures.
Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j'aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.
Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d'aise
A mon amour profond et doux comme la mer,
Qui vers elle montait comme vers sa falaise.
Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté,
D'un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et la candeur unie à la lubricité
Donnait un charme neuf à ses métamorphoses ;
Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l'huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,
S'avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise,
Et pour la déranger du rocher de cristal
Où, calme et solitaire, elle s'était assise.
Je croyais voir unis par un nouveau dessin
Les hanches de l'Antiope au buste d'un imberbe,
Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
Sur ce teint fauve et brun, le fard était superbe !
Et la lampe s'étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre,
Chaque fois qu'il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d'ambre !"
Ch. Baudelaire
https://www.youtube.com/watch?v=co8op9CaJ5M