dimanche 29 mai 2022

Les grenouilles aiment la pluie ...

 

Les grenouilles aiment la pluie

La blancheur de Lancelot épouse bouillon blanc et angélique



Immaculée vision
Au sein des souvenirs endormis

Noir quart d’heure aux lustres des équinoxes

Je suis allée vos méandres et vos noirceurs

Le prince était revêtu de  haillons

Etoffes grossières au panthéon des Rois

J’ai revisité vos palais

Me suis égarée aux catacombes

Ai glissé à vos bras en retraits

Et me suis redressée au sein des incarnations

Juste garder le cap

Cap d’âme au Minuit des mondes

Garder le cap et tanguer

Tanguer encore à vos coups de bourrasque …

Jusqu’à danser

Se redresser, ramper, plonger, esquiver, s’engager …

Danser, danser encore …

Danser aux carrefours des destins

Danser en Charentes

Râper le tabac et danser encore

Danser les maux et les mots

Farandole endiablée à l’enchanteresse

Libérer le femme sauvage

Ôter toute chaussure, fût-elle de Cendrillon

Et danser

Danser pieds nus en épousailles de terre

Frémir à l’humide de la pluie qui tombe

Vous ai-je dit que les grenouilles aiment la pluie ?

Je suis allée au Marché aux Puces

Ai glâné la poésie des bijoux à venir

La création commence en amont

Reconnaissance de matières , de teintes, de pouvoir guérisseur, d’ héritage de volatiles, de coques d’océans échouées à terre …

La rencontre commence en amont …

Dans le moindre rêve

La moindre odeur

Voiles levées au vent des sous- venir

Ecouter chaque objet, chaque vécu, le moindre passage, le moindre  questionnement, la moindre souffrance -  

Souffrance , le moindre rire …

Ecouter le silence des cœurs et créer

Laisser émerger peu à peu la matérialisation d’un rêve poétique …

Chaque bijou

A l’instar d’ une estampe

 Songe révélé

A l’instar d’ une esquisse 

Rêves assoupis

A l’instar d’une mémoire évanouie

Réserves aux œuvres manifestées

Mémoire de  traces épuisées, discrètes, hésitantes, effacées

Chaque bijou

A l’instar d’un paysage poétique

A l’instar de guérisons discrètes

A l’instar de pouvoir retrouvé

Donner la voix aux intentions revigorées, visibles, affirmées, debout

Chaque bijou

A l’intar des Passeurs de mémoire

A l’instar des Passages du seuil

A l’instar des flots traversés

Vous ai-je dit que les grenouilles aiment la pluie ?

Que les muses s’époumonent à se taire ?

Que la femme se redresse ?

Au cou  

Un bijou …

Au cou …

Un  bijou …

Unique atour …
Blason des identités créées de toute part

Au cou, aux bras, aux poignets, aux hanches , aux ventres rebondis, aux cuisses, aux chevilles , dans les cheveux, au secret des entrailles, en suspension des corps, en points de suspension …

Un bijou pour tout atour…



 

 

 

1 commentaire:


  1. ___

    C'est tellement beau ma Kaïkan
    oui, tellement beau ... merci.
    ___


    "La très-chère était nue, et, connaissant mon coeur,
    Elle n'avait gardé que ses bijoux sonores,
    Dont le riche attirail lui donnait l'air vainqueur
    Qu'ont dans leurs jours heureux les esclaves des Maures.

    Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
    Ce monde rayonnant de métal et de pierre
    Me ravit en extase, et j'aime à la fureur
    Les choses où le son se mêle à la lumière.

    Elle était donc couchée et se laissait aimer,
    Et du haut du divan elle souriait d'aise
    A mon amour profond et doux comme la mer,
    Qui vers elle montait comme vers sa falaise.

    Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté,
    D'un air vague et rêveur elle essayait des poses,
    Et la candeur unie à la lubricité
    Donnait un charme neuf à ses métamorphoses ;

    Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
    Polis comme de l'huile, onduleux comme un cygne,
    Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ;
    Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,

    S'avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
    Pour troubler le repos où mon âme était mise,
    Et pour la déranger du rocher de cristal
    Où, calme et solitaire, elle s'était assise.

    Je croyais voir unis par un nouveau dessin
    Les hanches de l'Antiope au buste d'un imberbe,
    Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
    Sur ce teint fauve et brun, le fard était superbe !

    Et la lampe s'étant résignée à mourir,
    Comme le foyer seul illuminait la chambre,
    Chaque fois qu'il poussait un flamboyant soupir,
    Il inondait de sang cette peau couleur d'ambre !"


    Ch. Baudelaire

    https://www.youtube.com/watch?v=co8op9CaJ5M

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