samedi 2 janvier 2021

Dixième Nuit Sainte

 

Dixième Nuit Sainte-Du 2 au 3 janvier - Gémeaux



La région des Gémeaux est liée avec la Hiérarchie des Séraphins ou Esprits du Tout-Amour. Un reflet terrestre de l'impulsion macrocosmique d'Amour qu'ils représentent dans l'Univers est le mythe grec des jumeaux Dioscures, Castor et Pollux. D'après ce mythe, Castor est le fils de Léna et du roi Tyndare, et Pollux, le fils de Léna et de Zeus. C'est pourquoi Pollux possède l'immortalité, et Castor, la mort. Ils entrent ensemble en confiit avec les Apharides qui leur étaient apparentés, et conquièrent auprès d'eux le troupeau de taureaux que ceux-là avaient ravi.(23) De plus, Castor meurt dans la bataille, de la main d'un des Apharides. Pollux, par amour pour son frère, est prêt à sacrifier pour lui son immortalité, et prie Zeus de lui envoyer la mort. Alors Zeus, en récompense de leur amour fraternel, place les deux Dioscures au Ciel, en en faisant la constellation des Gémeaux. Afin d'estimer à sa juste valeur les soubassements occultes de ce mythe, ii est nécessaire de rappeler quel était de façon plus générale l'état d'âme des anciens Grecs, en ce qui concerne des phénomènes tels que la mort et l'immortalité. Cet état d'âme consistait en le fait que plus que tout au monde, les anciens Grecs estimaient la forme parfaite du corps humain, qui les dota d'une prise de conscience forte et claire d'eux-mêmes, de la Moi-conscience. C'est pourquoi la mort, qui a détruit cette forme, et ensemble avec elle la Moi-conscience dans sa forme terrestre, était pour les anciens Grecs le plus grand mal, avec lequel ils n'ont jamais pu se réconcilier. "Nous avons en l'hellénisme" – dit Rudolf Steiner, "une humanité qui a le plus aimé et estimé la forme extérieure du corps physique, et qui a passé par toute la tristesse pouvant être traversée, .lors de sa destruction dans la mort", de sorte que l'hellénisme "attribuait la plus haute valeur à la forme extérieure du corps physique en tant que forme extérieure du Moi... [et c'est pourquoi] le Grec disait : j'apprécie tellement fort mon moi, que ce n'est qu'avec horreur que je regarde ce qui advient avec le moi après la mort..." Et c'est "tout à fait grec, quand le héros dit : 'être plutôt un mendiant dans le monde d'en haut' – c'est-à-dire avec la forme corporelle humaine – 'qu'un roi dans le royaume des ombres'..." (GA 131, 9.10.1911).(2V) A partir de ces paroles il se dessine en toute, clarté le caractère du rapport des Grecs envers le problème de la mort, et également envers l'immortalité, qui, au sens de ce qui a été dit, fut pour eux le suprême des biens terrestres que l'on pouvait s'imaginer. C'est pourquoi sacrifier à partir de l'amour son immortalité au bénéfice d'un autre être humain, fut dans la représentation de l'antique Grèce le plus grand sacrifice dont était en général capable l'être humain. Ainsi dans le mythe des Dioscures, nous avons l'indication du degré suprême d'amour accessible en général, d'après les représentations du monde antique, à l'homme terrestre. Si nous voulons à présent y trouver un correspondant à l'époque chrétienne, alors il est nécessaire de prendre en considération qu'à partir de la pénétration de l'impulsion du Christ dans l'évolution terrestre, ce n'est plus l'amour fondé sur les liens du sang (les Dioscures sont des frères ayant la même mère), mais l'Amour purement spirituel du Christ qui est l'éveilleur vers le plus haut sacrifice. C'est l'amour de deux amis, devenant grâce à lui non pas des frères de sang mais des frères dans le nouvel Esprit du Christ. Il existe encore une autre différence. Comme nous voyons, aux temps pré chrétiens, le bien suprême pour l'homme terrestre était l'atteinte de l'immortalité. Dans le christianisme par contre, c'est l'âme elle-même qui devient le bien suprême – c'est-à-dire le Moi humain –, qui, en tant que porteuse de l'immortalité individuelle,(25) se place dès le tout premier début au centre de la conscience chrétienne. C'est pourquoi l'amour chrétien se tient infiniment plus haut que l'amour antique, car il est capable d'accomplir le sacrifice non seulement par l'immortalité, mais par le porteur lui-même de cette dernière, par son bien le plus précieux, par son propre Moi, afin de le recevoir à nouveau, en tant qu'authentique et immortel Moi, du Christ Lui-même. Cette dernière chose advient alors en tant que résultat de la réalisation du principe fondamental de tous les authentiques Mystères chrétiens,– "non pas Moi, mais le Christ en moi". Cet Amour suprême, purement séraphique, nous est également indiqué par les paroles suivantes du Christ : "Ceci est mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande." (jean, 15/12-lQ). Ainsi parle le Christ dans ses entretiens d'adieu avec ses disciples. Puis Lui-même réalise cet Amour. Il en devient le suprême modèle primordial pour tous les hommes, ayant sacrifié, en vue de l'accomplissement du Mystère du Golgotha, les forces macrocosmiques de son propre Moi.(26) C'est précisément de cet Amour que nous parle ensuite son plus proche disciple et le témoin direct de tous les événements qu'il a décrits, jean : "Nous avons connu l'amour, en ce qu'il a donné son âme pour nous ; nous aussi, nous devons donner notre âme pour les frères... Petits enfants, n'aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité." (I jean, 3/16 et 18)(27). En conclusion de tout ce qui a été dit au sujet du lien de la région des Gémeaux avec la Hiérarchie des Séraphins, il faut encore faire remarquer que de cette région s'épanchent en particulier toutes les impulsions vers les relations sociales des hommes, vers leur association sur la base de l'amour réciproque et de l'intérêt intérieur de l'un pour l'autre. Dans le Macrocosme, il lui correspond l'activité des Séraphins dans l'instauration d'actions réciproques correctes, "sociales", entre les divers systèmes planétaires. Rudolf Steiner décrit cette activité qui est la leur, dans les termes suivants : "Tout comme les hommes fondent un système social par le fait qu'ils sont doués de réciprocité, de même il existe également une réciprocité des systèmes planétaires. D'étoile fixe à étoile fixe règne une compréhension réciproque. Par cela seul le Cosmos se forme. Ce que les systèmes planétaires, pour ainsi dire, disent les uns aux autres à travers l'espace d'Univers, pour devenir Cosmos, cela est réglé par les Esprits que nous nommons Séraphins." (GA 136) 7.4.1912) 

 Gémeaux Sonorité H



" Ouvre-toi, Être du soleil

Mobilise ce qui voudrait stagner,

Retiens ce qui veut s'élancer

Pour que la vie s'intensifie,

Pour qu'avec bonheur l'univers se saisisse,

Pour qu'en un fruit le devenir mûrisse.

O Être solaire, fais solstice ! "

Douze harmonies zodiacales, Rudolf Steiner

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